Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 362 pages
Poids : 700 g
Dimensions : 16cm X 23cm
EAN : 9782825118436
Ecrits politiques
1642-1660
Quatrième de couverture
La vie de Milton (1608-1674) couvre le XVIIe siècle dans son ensemble. Anticonformiste dès son adolescence, à la fois puritain imprégné des enseignements de la Bible dont il ne se départit jamais, sur quoi il fonda ses idées politiques, et humaniste profondément lettré, il s'appuya sur ces deux piliers pour accompagner les événements de son temps et les dépasser par sa pensée.
Comme ses contemporains, il se révolta contre une monarchie tyrannique qu'il attaqua passionnément : La charge des rois et des magistrats (1649) et, plus encore, L'Iconoclaste (1649), réquisitoire contre Charles Ier, en sont l'expression extrême.
Dès avant le Protectorat de Cromwell, il souhaita, avec la foi d'un patriote ardent, zélateur de l'État-nation (l'Angleterre devait être le «peuple élu»), l'établissement d'une monarchie constitutionnelle, où les droits des citoyens anglais «nés libres» devaient être respectés. Liberté de pensée, étayée par celle de la presse (Harangue aréopagitique, 1644), liberté de la vie conjugale (Doctrine et discipline du divorce, 1643), fondées sur la liberté religieuse, à l'exclusion du catholicisme et même de la prélature anglicane (Smectymnuus, 1641, La raison et la discipline du divorce, 1642).
Acceptant la violence pour arriver au but désiré, il évolua de plus en plus vers un républicanisme qui devançait celui du siècle des Lumières, élitiste mais toujours inspiré par les valeurs religieuses. Il n'envisagea pas le suffrage universel, mais un paternalisme chrétien à l'égard des couches inférieures de la société.
Il avait coupé alors le tissu culturel de son époque, qui se défit dans sa pensée jusqu'à un républicanisme utopique, très loin en avant dans l'histoire et précurseur des révolutions à venir, «république des saints» de l'Angleterre, plus encore que de la Révolution française (Comment établir facilement et sans délai une république libre, 1660). En religion, son puritanisme chrétien, où grondait en profondeur la rébellion affective contre toute autorité, s'ouvrait sur une indépendance spirituelle totale, en allant du Paradis perdu (1667) au Paradis reconquis (1671).