Rayon Histoire de la littérature
Ecritures du chemin de fer : actes de la journée scientifique

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 160 pages
Poids : 244 g
Dimensions : 15cm X 22cm
EAN : 9782252031360

Ecritures du chemin de fer

actes de la journée scientifique


Collection(s) | Littérature des voyages
Paru le
Broché 160 pages
textes réunis et édités par François Moureau, Marie-Noëlle Polino
Public motivé

Quatrième de couverture

Le chemin de fer est d'abord l'intrusion de la vapeur, de sa force brutale, de son sifflement mécanique dans un paysage humain qui n'avait guère changé depuis Homère. Avant de relier, le chemin de fer sépare : les rails découpent, giflent, égratignent, violent le territoire comme aucune autre production du génie humain ne l'avait fait jusqu'alors. Les routes étaient des lieux de rencontre et de confluence ; les rails témoignent d'une modernité nourrie d'égoïsme et d'assurance. Le chemin de fer représente le plus évident emblème du progrès.

Mais au monstre ferroviaire se substitua rapidement l'univers fraternel des gares, lieux de rencontres, où le quai propose au voyageur pressé l'espoir d'un ailleurs qu'un simple ticket permet d'atteindre. Vagabondage cinétique en ligne droite, le train est à lui-même un monde : une humanité coupée de celle des wagons y sert un gouffre de feu qui transforme charbon et eau en vapeur et lumière, en force brute qui s'enroule autour de roues filant vers l'infini - et d'autres gares dont les délices attendent le voyageur. Les guides ferroviaires deviennent les passeports de la vraie vie, celle qui est offerte à la station suivante. Dans le train, tout bouge, sauf le voyageur enfermé en lui-même, saoul d'images et de bruits étranger à la machine qui l'entraîne. Il est mûr pour l'aventure si elle se présente.

Le chemin de fer suscita naturellement ses écrivains cheminots, humbles serviteurs du mythe ou orgueilleux pontifes de la vitesse et de la modernité. S'ils ne furent pas les premiers à déceler une âme dans ces objets en mouvement, ils ne séparèrent jamais, comme une franc-maçonnerie très déclarée, l'amour d'un métier du sacerdoce de l'écriture.

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