Edma et ses copines

« Quelques jours plus tard, Mademoiselle C* recevait une mère de famille pour un rendez-vous de post-rentrée. Madame Coquin (c'était son nom ! ) entra dans la salle de classe, vêtue d'un short très moulant et d'un corsage dont les boutons de nacre allaient craquer sous le poids de ce qu'ils étaient censés retenir. Madame Coquin se dirigea vers Mademoiselle C*, un large sourire sur ses lèvres pulpeuses soulignées d'un carmin pin-pon (couleur pompier, quoi)... Mademoiselle C* essaya de regarder la carte de la France en relief accrochée au mur de la classe, mais cette coquine de Madame s'interposa visuellement.

- Il paraît que vous avez fessé mon petit Coquin...

- Chère Madame, on ne dit plus "fesser", mais "appliquer une pression intermittente de la main sur une partie charnue ". »

Deux nouvelles écrites pour des lectrices uniques

La publication en un seul volume de deux textes écrits à plus de trente-cinq ans d'écart par le même polisson - qui se cache ici sous le pseudonyme du Pornographe - relève de l'acrobatie éditoriale. Ces deux longues nouvelles ont été écrites pour des lectrices uniques. La première, Edma et ses Copines, durant l'année 2020 afin de divertir une charmante habitante de l'Allier, qui recevait les chapitres, par courriel, au fur et à mesure de l'avancement du récit ; la seconde, Jehanne, rédigée au milieu des années quatre-vingt pour une lectrice amie de l'auteur, qui lui avait notifié quelques contraintes : cette vie de Jeanne d'Arc non autorisée devait comporter des scènes de sexe lesbien où figurerait une blonde éblouissante se prénommant Hélène - et le récit se déroulerait en partie au Brésil. L'auteur adorant les contraintes s'est, dans l'un et l'autre cas, amusé à détourner l'Histoire et les genres littéraires, y glissant ses propres fantasmes et obsessions.