En souvenir d'Eléonore

Elle arriva à l'hôtel. Elle descendit du taxi, monta les escaliers recouverts d'un tapis rouge. L'homme en haut des marches lui poussa la porte.

Elle sortit de l'ascenseur et se trouva face à des jardinières d'orchidées blanches.

Le couloir était long, elle chercha la porte 303.

Celle-ci était entrouverte.

Elle la poussa légèrement. Entra dans la chambre feutrée où, seule, une lumière allumée au-dessus du lit laissait apercevoir, sur le bureau, un violon méticuleusement enserré dans son étui.

Sur un petit guéridon, deux verres de whisky avec des glaçons étaient posés sur un plateau.

Elle en prit un, qu'elle but d'un trait.

J'y mets des sentiments de désespoir qui font vaciller le coeur ! J'arrache des larmes coincées dans l'âme.

C'est comme une flamme qui fait fondre un glaçon.

C'est aussi un chant de paroles en souffrance ! Les cris sont des appels qui demandent de l'aide au plus haut de soi-même, un écho qui touche les tripes et s'accroche aux pleurs !

Il est bon, aussi, de colorer la plainte !