Esthétique de l'existence ou Comment faire de sa vie une oeuvre d'art

Esthétique de l'existence

ou comment faire de sa vie une oeuvre d'art

Il n'y a pas une coupure chez Foucault parlant de l'« esthétique de l'existence » renvoyant au souci d'une « histoire du sujet » dans presque tous ses ouvrages. Tous les registres de l'« éthique de soi », du « souci de soi », de « culture de soi », de « conversion à soi » confirment le lien entre esthétique et éthique de soi.

L' « esthétique de l'existence » n'est pas production de beauté artistique. Le concept de tekhné est pris en son sens artisanal. Sa déconstruction du sujet débouche dans une réactivation du processus de subjectivation ayant comme arrière-fond une reprise des pratiques de soi. Dès lors, la philosophie a une fonction thérapeutique en vue d'opérer une reconversion à soi. Foucault soutient que l'« esthétique de l'existence » se caractérise par l'idée selon laquelle la principale oeuvre d'art dont il faut se soucier, c'est soi-même. L'« esthétique de l'existence » est un travail critique de soi sur soi ; il s'agit, dans une construction de soi, de forger une oeuvre. L'« esthétique de l'existence » n'est pas esthétisation de l'éthique, mais éthique de l'esthétique de l'existence. L'éthique désigne ainsi cet espace dans lequel le sujet est contraint de se définir lui-même. Ce qu'il retient des Grecs, ce sont les technologies de soi pour mieux se gouverner. « Être soi », c'est s'appartenir. En effet, la philosophie a pour tâche la belle vie. En conclusion, à travers les nombreuses accusations dont il fit l'objet, il faut voir un philosophe.