Rayon Mémoires, journaux intimes
Etat des lieux

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 237 pages
Poids : 320 g
Dimensions : 13cm X 20cm
ISBN : 978-2-36468-579-6
EAN : 9782364685796

Etat des lieux


Paru le
Broché 237 pages
traduit de l'anglais par Céline Leroy

Les libraires en parlent

Etat des lieux est un véritable inventaire des biens, réel ou imaginaires, de l'autrice. C'est avec humour, justesse et pertinence que Deborah Levy nous offre ce troisième et dernier tome de son projet autobiographique.

Génial !

Moi aussi je cherchais une maison où je pourrais vivre et travailler à mon rythme, mais même dans mon esprit ce foyer était flou, immatériel, irréaliste ou disons qu’il manquait de réalisme. J’aspirais à une vieille demeure majestueuse (à laquelle je venais par conséquent d’ajouter une cheminée ovoïde), avec un grenadier dans le jardin. Elle avait des fontaines et des puits, de remarquables escaliers en colimaçon, des mosaïques au sol, des traces de rituels de tous ceux qui m'avaient précédés dans cet endroit ? Cette maison était donc vivante, elle avait eu une belle vie. C’était une maison aimante. Je désirais intensément cette maison, mais je n’arrivais pas à la situer géographiquement et ne savais pas non plus comment acquérir un bien aussi spectaculaire avec mes revenus précaires. Je l’ai quand même ajouté à mon portefeuilles de propriétés imaginaires avec quelques autres propriétés de second ordre.”


 “
Et qu’en était-il des femmes qui avaient agi en fonction de leurs désirs mais avaient été tuées, leur vie réécrite, leur existence reracontée afin de diluer leur pouvoir et saper leur autorité ? Peut-être que je cherchais une grande déesse, qui dans la réécriture patriarcale de sa vie, avait été portée disparue. Je pensais à Hécate, déesse des carrefours, avec ses torches et ses clés, Méduse avec son serpent et son regard fatal, Artémis avec ses chiens de chasse et ses cerfs, Aphrodite avec ses colombes; Déméter avec ses juments, Athéna avec sa chouette. Dès que je voyais une femme d’un certain âge, excentrique, parfois fragile psychologiquement, qui nourrissait les pigeons sur les trottoirs de toutes les villes du monde, je me disais : Ah tiens, voilà une autre déesse qu’on a tuée, que la vie a rendu folle. Les déesses étaient-elles des propriétés foncièrement possédées par le patriarcat ?”

Deborah Levy poursuit sa route, voguant désormais dans la soixantaine et s'amusant de voir évoluer sa relation avec ses filles adultes, voyageant de Londres à Mumbai, New York et Paris tout en mêlant toujours vie intime et réflexions féministes... Voilà une excellente conclusion à sa formidable autobiographie !

Quatrième de couverture

Nous avions quitté Deborah Levy gravissant sur son vélo électrique les collines de Londres et écrivant dans une cabane au fond d'un jardin. Nous la retrouvons, plus impertinente et drôle que jamais, prête à réinventer une nouvelle page de sa vie. Tandis que ses filles prennent leur envol, elle nous emmène aux quatre coins du monde, de New York aux îles Saroniques en passant par Mumbai, Paris ou Berlin, tissant une méditation exaltante et follement intime sur le sens d'une maison et les fantômes qui la hantent. Entremêlant le passé et le présent, le personnel et le politique, la philosophie et l'histoire littéraire, convoquant Marguerite Duras ou Céline Sciamma, elle interroge avec acidité et humour le sens de la féminité et de la propriété.

Par l'inventaire de ses bien, réels ou imaginaires, elle nous questionne sur notre propre compréhension du patrimoine et de la possession, et sur notre façon de considérer la valeur de la vie intellectuelle et personnelle d'une femme.

Pour être romancière, une femme a besoin d'une chambre à soi, nous disait Virginia Woolf. Deborah Levy complète ce tableau par l'étude d'une demeure pour soi.

Avec État des lieux, qui fait suite à Ce que je ne veux pas savoir et Le Coût de la vie, prix Femina étranger 2020, Deborah Levy clôt son projet d'« autobiographie en mouvement », ou comment écrire sa vie sans mode d'emploi.

J'ai commencé a me demander ce que toutes les femmes aux désirs portés disparus, toutes les femmes réécrites (comme les déesses) et moi aurions dans notre portefeuille de propriétés à la fin de notre vie.

Biographie

Deborah Levy
Dramaturge, poétesse et romancière, Deborah Levy est l'auteure de trois romans remarqués, dont le dernier, The Man Who Saw Everything, a été finaliste du Man Booker Prize. L'oeuvre de Deborah Levy est marquée par un vaste projet de trilogie autobiographique qu'elle nomme living autobiography, prix Femina étranger 2020 pour les deux premiers volets Ce que je ne veux pas savoir et Le Coût de la vie, et dont Etat des lieux constitue le dernier volet.

Avis des lecteurs

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