Ethique et recherche biomédicale

L'avis n° 64 portant sur la transposition dans la législation française d'une directive du Parlement européen pourrait sembler de nature plus juridique qu'éthique. C'est pourtant bien d'éthique qu'il s'agit puisqu'il concerne la connaissance des données fondamentales sur le génome humain! Ne doit-il pas être patrimoine de l'humanité et non le bien propre de quelques-uns, soumis aux seules règles du commerce? La diversité de cultures et de pratiques au sein même de la Communauté européenne apparaît clairement ici. La recherche d'une harmonisation s'impose.

La réflexion du CCNE sur Fin de vie, arrêt de vie, euthanasie (n° 63) comme ses Réflexions autour de la réanimation néonatale (n° 66) forment avec son rapport précédent sur Le vieillissement (n° 58) une trilogie dans laquelle est abordée avec franchise la réalité de l'homme en notre société, en cette fin du XX^e siècle.

Dans une ambiance surmédiatisée d'offre de consommation, mais aussi dans l'exigence sécuritaire qui se nomme principe de précaution ou risque zéro, peut-on trouver le temps d'une réflexion sereine sur la réalité de la vie humaine, sa dignité, comme sa fragilité et sa brièveté entre ses limites que marquent la naissance et la mort?

Mais, en matière de bioéthique, l'information et le nécessaire débat public s'accommodent mal du sensationnel. Un éclairant débat «Éthique et médias» est engagé sur ce thème entre quelques-uns des plus prestigieux journalistes de la presse écrite et audiovisuelle. Puissent leurs remarques pleines de sagesse nous prémunir de commentaires trop hâtifs sur les nombreuses et difficiles interrogations éthiques que ne manquera pas de susciter la prochaine révision des lois de bioéthique de 1994 dont monsieur le Premier ministre avait choisi de révéler le projet en ouvrant, le 28 novembre, ces Journées annuelles 2000 du Comité consultatif national d'éthique.