Ethnies et société islamique en Afrique, un paradoxe ?

Ethnies et société islamique en Afrique, un paradoxe ?

Le cas du Fuuta Dyalöö guinéen du XVI^e au XX^e siècles

C'est presque un truisme de faire remarquer l'omniprésence du fait ethnique dans les politiques africaines actuelles, même si sa saisie pose encore quelques interrogations. Par contre les effets désastreux de sa manipulation politique en tant qu'obstacle à tout projet national et républicain dans cette partie du monde, ne sont que trop visibles. Est-il concevable que l'africain d'aujourd'hui s'identifie dans des valeurs humaines et intellectuelles ouvertes qui transcendent son appartenance ethnique ? Ou alors cette appartenance est-elle désormais pour lui une prison quasi définitive dont il est obligé de s'accommoder faute de trouver une piste nouvelle, sécurisante, d'ouverture vers l'autre ?

L'auteur propose ici une approche toute nouvelle de la notion ethnique dont les éléments réels d'identification dépassent de loin les critères culturels quasi exclusifs utilisés jusqu'à ce jour pour la définir. L'ethnie est alors une réalité dont la constitution anthropo-ethnologique endogène dans la longue durée a été occultée par les différentes manipulations politiques remontant au XVII^e siècle date de la présence effective du monothéisme islamique dans le Fuuta Dyalöö guinéen. Le XVI^e siècle restitue une toute autre lecture de l'ethnie dans cette partie de l'Afrique quand celle-ci était vierge de toute influence culturelle extérieure décisive.

Une approche qui permet de mieux saisir l'ethnie dans son historicité, sa dynamique d'évolution, mettant en lumière les différentes lectures qui ont déterminé ses multiples mutations suivant les époques, au point de devenir pour les décideurs africains d'aujourd'hui un véritable sujet d'embarras. L'ethnie par elle-même, serait-elle alors un frein, une réalité antinomique de tout projet national en Afrique en général et en Guinée en particulier ? Pour avoir la réponse, lisez ce remarquable livre, résultat de sept ans de recherches.