Fabliaux érotiques et farces joyeuses

À quoi nous livrons-nous, nous plaisant à lire ces arguments de jeu qui ne parlent que de joyeux ébats plus ou moins mal perçus par la société des bien pensants et des mal baisants? À du voyeurisme à travers les âges? Un peu, tout de même, il faut l'avouer. Nous nous intéressons à ce que font les voisins tous rideaux tirés (lorsqu'ils y veillent), pourquoi ne serions-nous pas semblablement piqués - à l'endroit de la curiosité - par les coutumes intimes de nos ancêtres?

C'est la première raison de notre intérêt pour ces incunables de la gaudriole.

Jacques De Decker. 11.XI.2003

Emile Lanc sait y faire, écrivait Jacques De Decker à propos d'un livre précédent, il n'a pas seulement glané jalousement ces textes qui étaient oubliés - ou méprisés, ce qui est pire encore. Il les a collationnés avec la gourmandise du connaisseur, la fièvre patiente du collectionneur. Que n'a-t-il dû ratisser pour rassembler ce riche florilège? Il a mis la main sur ce que ce gisement pouvait avoir de plus savoureux, drôle, gouleyant et émouvant.

Mais il a aussi veillé à rapprocher ces chansons et poèmes de nous, sans les réduire ou les édulcorer. Pas de lourdeurs, pas de cuistres raideurs dans ses transpositions, qui rafraîchissent plutôt qu'elles ne décapent, qui nous permettent d'apprécier sans que les écrans opaques des archaïsmes ne s'interposent.