Fils de prêtre

Quand son père Albert meurt d'un cancer, en 1970, Marc Bradfer, à peine âgé de dix ans, ignore que cinq ans plus tard, il apprendra de la bouche de l'un de ses frères que leur père était prêtre.

Comme l'écrit Monseigneur Jacques Gaillot dans sa préface, « Marc, patiemment, entreprend de faire la vérité », sur le silence et le lourd tabou, issus du scandale qui ébranla deux familles ; sur la peine de sa grand-mère, qui se laissa mourir, ne pouvant revoir le fils qu'elle avait donné à l'Église, sur la culpabilité lancinante que sa mère entretint jusqu'à son dernier souffle.

Les mots étreinte et éternité, composés des mêmes lettres, résument cet amour interdit aux deux déclinaisons : celui de Dieu et celui entre un homme et une femme.

Depuis plus de trente ans, Marc Bradfer interpelle l'Église. Son récit, aux élans romanesques, et mené comme une enquête, s'inscrit dans le débat toujours d'actualité de la règle du célibat obligatoire imposé aux prêtres, de la place de la femme au sein de l'Institution et de la reconnaissance par l'Église des fils et filles de prêtres.

Lors de l'audience publique du 6 octobre 2004, place Saint-Pierre, Marc Bradfer reçoit la bénédiction de Sa Sainteté Jean-Paul II, en tant que « fils de prêtre ».

Comme si, Jacqueline et Albert, ses père et mère, entrés dans l'éternel silence et réunis à nouveau dans ce signe, recevaient enfin le pardon d'une faute qui accompagna toute leur vie.