Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 290 pages
Poids : 360 g
Dimensions : 14cm X 22cm
ISBN : 978-2-336-00721-2
EAN : 9782336007212
Folie et littérature dans l'Espagne des XVIe et XVIIe siècles
Quatrième de couverture
À l'aube du XVe siècle, la même année (1410), furent fondées en Europe deux institutions pionnières : l'hôpital des fous de Bedlam à Londres et l'hôpital des Innocents à Valence (Espagne). Bientôt la Péninsule se couvrit d'un réseau serré d'asiles. Les temps avaient changé : désormais on n'expulsait plus les fous hors de la cité, on les intégrait à l'intérieur de ses murs mais dans des espaces de ségrégation. Parallèlement, dans les systèmes de représentation, les médiévales nefs de fous de Brant, Bade et Bosch, dérivant vers Narragonia, l'île des insensés, cédèrent la place, en Espagne d'abord, puis en Italie et en France, à la « littérature de l'hôpital des insensés », propice à la satire des péchés, des travers et des vices. C'est l'époque où la folie s'immobilise et où la représentation cinétique des fous, favorisée par le thème de la nef, est relayée par d'autres images, statiques, que le présent essai s'attache à faire connaître.
On y verra le parti comique, moral, philosophique ou didactique que les auteurs espagnols ont su tirer de ces étranges et fascinants microcosmes. L'ouvrage inclut notamment une édition critique de Maison des fous d'amour (Casa de locos de amor), parue en 1627 dans une édition des Songes (Sueños) de Quevedo, et une adaptation en français de la pièce du grand dramaturge espagnol Lope de Vega, Les fous de Valence (Los locos de Valencia), jamais traduite auparavant dans cette langue, bien que certains auteurs français de l'époque s'en soient très probablement inspirés.
À l'heure où la découverte récente, à Amsterdam, d'une traduction espagnole datant du XVIIe siècle de l'Éloge de la folie d'Érasme, mis à l'Index dès 1559 en Espagne, relance l'intérêt pour cet ouvrage, on aura plaisir à découvrir les visages que les Espagnols d'alors prêtaient à la folie, cette énigme qui est de tous les temps, sur la définition de laquelle on peine tant à s'accorder, et qui est en permanente mutation au coeur de l'être humain.