Grabigouji

La première fois que j'ai sonné à la porte du 347 West de la 20^e rue, je tremblais comme une feuille, Louise Bourgeois allait certainement décliner mon idée de faire un film sur elle.

Bien au contraire ce projet marqua le début d'une longue et profonde amitié, et des films nous en avons fait beaucoup ensemble.

Plus tard, je me suis acheté un petit appareil photo, je voulais garder l'image de mes amis de New York et de ce qui m'attirait dans ma nouvelle vie new-yorkaise. Cet objet très facile à manier devint peu à peu un compagnon indispensable, c'était mon journal visuel. Alors je me suis lancée, j'ai commencé à photographier Louise Bourgeois et certains détails de sa maison qui me faisaient penser immédiatement à elle.

Et quand elle est partie pour toujours, je n'ai eu de cesse de raconter quelque chose pour exorciser sa disparition - qui pourrait s'appeler : la vie de la disparition.

The first time I rang the belle at the door of 347 West in 20th Street, I was shaking like a leaf - Louise Bourgeois was surely going to refuse my idea of a film about her.

However, this was the start of a long and profound friendship, and we would go on to make many films together.

Later, I bought myself a little camera. I wanted to keep a photographie record of my New York friends ans what attracted me about my new life as a New Yorker. This object, which was very easy to use, gradually became an indispensable companion : it was my visual diary. So, I got down to it. I started to take photographs of Louise Bourgeois and certain details of her house that immediately made me think of her.

Once she was gone forever, I couldn't stop telling a story to exorcise her disappearance - a story that could be entitled : life after her disappearance.