Rayon Gravures, estampes
Grenouilles, iris et nénuphars

Fiche technique

Format : Etui
Poids : 230 g
Dimensions : 32cm X 42cm
ISBN : 978-2-38036-079-0
EAN : 9782380360790

Grenouilles, iris et nénuphars


Paru le
Etui
texte Henri Focillon
Tout public

Quatrième de couverture

Grenouilles, iris et nénuphars

Impressions de voyage (1898)

« On s'est longtemps représenté l'Europe et l'Asie comme deux mondes évoluant à part, fermés l'un à l'autre par des barrières infranchissables, modelant chacun pour son compte des dieux, une métaphysique, une éthique, un art qui s'opposent dans leur forme et dans leur principe. Les résultats acquis depuis un demi-siècle par les études orientales nous montrent au contraire qu'elles ont eu de tout temps des relations actives, se sont plus ou moins connues et se sont fait aussi réciproquement des emprunts. »

Cette eau-forte en couleurs paraît à l'apogée en France du « japonisme », marqué par l'ouverture, dix ans après le musée Guimet, du musée Cernuschi dédié à l'art extrême-oriental, et la renaissance de l'estampe, portée par le succès récent de L'Estampe originale (1888-1895), proposant sous forme d'albums d'un prix relativement modique des oeuvres inédites sur cuivre, bois et pierre. Toulouse-Lautrec ornait le premier numéro, Gauguin, Pissarro, Bonnard, Odilon Redon et bien d'autres ont participé à l'aventure et en 1894, Charles-Louis Houdard y a publié sa première aquatinte (gravure à l'eau- forte) intitulée « Grenouilles et iris ». Il la republie quatre ans plus tard sous un nouveau titre dans Impressions de voyage, recueil de dix estampes tiré à 25 exemplaires. Les iris, largement inspirés de la série des « Grandes Fleurs » de Hokusai (vers 1830), sont associés au Japon à la fécondité du printemps, à la nostalgie du passé et à la virilité des samouraïs (leurs feuilles ressemblent à des katana, des sabres) ; les grenouilles (kaeru, qui veut aussi dire « retour ») sont censées porter chance aux voyageurs ; et les nénuphars symbolisent la lutte pour la vie. Quant au style, il suit à la lettre les règles du kachō-ga, l'art de peindre les animaux, les insectes, les plantes et les fleurs, porté à la perfection par Hokusai (1760-1849) et Hiroshige (1797-1858).

Biographie

Né et mort à Neuilly, Charles-Louis Houdard (1855-1931), ancien élève de l'École des beaux-arts de Paris, expose Les Bords de l'Oise à Précy, une aquarelle, au Salon de 1888 avant de se tourner résolument vers la gravure. Représenté à partir de 1895 par la galerie Siegfried Bing, principal négociant en art japonais et initiateur de l'Art nouveau, il consacre ses estampes en couleurs à ses sujets favoris, paysages maritimes, animaux, fleurs et insectes des campagnes, et à son esthétique d'élection, celle du Japon. Ses eaux-fortes, souvent non datées, ne sont jamais tirées à plus de 50 exemplaires. Pour faire avancer sa technique comme ses goûts, il est membre de la Société de la gravure originale en couleurs fondée par le peintre Jean-François Raffaëlli (1850-1924) et de la Société des amis de l'art japonais, fondée par Siegfried Bing (1838-1905), lequel organise de 1892 à 1905 des dizaines de dîners très courus - y compris par Clemenceau - et annoncés par de magnifiques cartons d'invitation « à la manière japonaise », dont un bon nombre de la main de Houdard. Selon un convive, le journaliste et collectionneur Raymond Koechlin (1860-1931), « on n'y parlait qu'estampe et l'habitude était prise que chacun en apportât quelques-unes pour les soumettre à l'admiration de ses collègues ».

Avis des lecteurs

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