Fiche technique
Format : Relié
Nb de pages : 392 pages
Poids : 640 g
Dimensions : 16cm X 23cm
ISBN : 978-2-7453-1450-5
EAN : 9782745314505
Helvétius en Allemagne ou La tentation du matérialisme
Quatrième de couverture
Claude-Adrien Helvétius (1715-1771) fut après Rousseau le philosophe français le plus connu et le plus lu dans l'Allemagne du XVIIIe siècle. Or l'histoire de cette réception exceptionnelle reste largement ignorée par la recherche. Le but de la présente étude est de montrer pour la première fois la forte présence de la pensée d'Helvétius dans l'oeuvre des principaux écrivains et penseurs allemands des Lumières. Ceux-ci ont entretenu un passionnant dialogue critique avec l'auteur de De l'esprit et de De l'homme, qui va du rejet sans appel à une sympathie plus ou moins avouée. L'affirmation par Helvétius de la toute-puissance de l'éducation, c'est-à-dire des déterminations extérieures, sur l'évolution de la personnalité humaine et le développement de ses talents, sa claire prise de position en faveur de l'acquis au détriment de l'inné, vont nourrir le débat anthropologique de l'Aufklärung. Un débat qui est loin d'être clos de nos jours. Mais c'est sa théorie de l'intérêt personnel comme source unique de nos sentiments et de nos actes qui suscite le plus de discussions. Souvent rejetée avec indignation, elle n'en provoque pas moins une sourde inquiétude, voire une secrète fascination. Helvétius est un philosophe pour romanciers et auteurs dramatiques car il propose une clé pour la compréhension du comportement individuel et de la vie sociale. De Wieland à Jean Paul Richter, en passant par Jacobi, Schiller ou Wezel, les auteurs allemands sont confrontés à sa psychologie des passions. Un moment rejeté dans l'ombre par l'émergence des grands systèmes philosophiques allemands, Helvétius connaîtra au XIXe siècle une surprenante renaissance. Alors que Büchner et Heine prônent le retour au sensualisme du siècle précédent, Schopenhauer et Nietzsche rendent un hommage appuyé au moraliste et au psychologue intègre qu'il fut à leurs yeux.