Henri Marret

Admiré de ses pairs pour son importante contribution au renouveau de l'art de la fresque, le peintre Henri Marret (1878-1964) a également excellé dans le bois gravé, l'aquarelle et, dans une moindre mesure, l'huile sur toile. Cet artiste célébré dans les Salons de rentre-deux-guerres, salué par Maurice Denis avec lequel il collabora au sein des Ateliers d'art sacré, voyagea beaucoup et exerça ses talents dans plusieurs régions.

Jamais autant qu'en Bretagne toutefois laissa-t-il son regard transcender les paysages et les sites pour en rapporter d'heureuses moissons de tableaux. Pour la première fois rassemblées, ces oeuvres nous transportent des rochers du Trégor à l'estuaire de la Loire, en passant par la côte découpée du Léon, les criques abritées de Cornouaille ou les chapelles pittoresques du golfe du Morbihan. Cet itinéraire artistique méconnu exalte une passion bretonne pour les atmosphères et les reliefs tout en lumière et harmonie. Ce que confirment ses carnets retrouvés, dont on donne ici des extraits inédits.

Parcourir la Bretagne poétique d'Henri Marret est une invitation au voyage.

Sur Henri Marret :

« Devant le n° 292 de M. Henri Marret, nous pensions voir quelque paysage d'Espagne ou du Maroc ; il paraît que nous sommes au Croisis tout bonnement. Ce n'est qu'excès de lumière et de mouvement. Et puis Le Croisic a des eaux et des voiles où la couleur se joue avec éclat, M. Marret a l'oeil plein de soleil ; c'est là une fort belle toile. L'aquarelle du même est vibrante. Nous en recommandons très particulièrement l'examen aux aquarellistes timides, qui craignent de tacher leur papier, ils y apprendront la liberté dans la facture pour parvenir à l'effet et à la vibration, sans trop respecter la propreté sans taches ni grains de poussière. »
Henri Blue, L'Express de l'Ouest, Nantes, 9 mars 1909.

« Doué d'une vision délicate, éperdument épris des beaux effets de matière et de couleurs, Henri Marret emprunte au paysage et à la vie rustique le cadre de ses oeuvres décoratives. Il y transpose et y résume le réel avec intelligence, avec goût, et ans un esprit de sacrifice qui met en valeur, d'une façon toujours délicate, l'essentiel. »
Thiébault-Sisson, Le Temps, 14 avril 1912.

cora« Parmi le maîtres de l'art décoratif moderne, Henri Marret et, certes, l'un des plus séduisants. Une stylisation qui respecte les règles classiques ; la clarté et la simplicité étayées par l'équilibre et l'harmoie ; voilà ce qu'on trouve dans les oeuvres du maître. »
Paul Renard, « Henri Marret, peintre de fresques », Le Génie français, novembre 1935.