Histoire de Martigues et de Port-de-Bouc

Allez et parcourez cette petite Venise, ô rieurs sans raison et vous verrez une jolie ville bien aérée, bien percée, très proprement tenue et très saine, quoi qu'on en dise.

Bien des personnes n'ayant vu Martigues qu'une fois par hasard, ont supposé que son climat est malsain ; mais elles ont commis une erreur grave. Exposé à tous les vents, aucun miasme délétère ne peut s'y arrêter et le mistral, ce vent maudit mais bienfaisant, y domine aussi bien que sur tout autre point de la Provence. «L'air qu'il agite, ai-je lu quelque part, devient si vif et si chargé de corpuscules actifs qu'il aiguise l'appétit, soutient les forces, et ne laisse dans les travaux les plus pénibles aucun sentiment de lassitude. C'est au Circius qu'on doit cet horizon pur et serein, ce soleil brillant, enfin, ces beaux jours de Provence, si regrettés de ceux qui n'en jouissent plus, si enviés de ceux qui n'en jouissent pas, et si peu appréciés de ceux qui en jouissent.»