Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 240 pages
Poids : 385 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782080128034
Histoire du monument français
du XVIIIe siècle à nos jours
Quatrième de couverture
Le concept de monument historique, notion apparue avec celle de citoyen sous la Révolution française, serait menacé comme elle d'obsolescence. Qui assignerait aujourd'hui à un édifice ancien le rôle d'enseigner l'art et l'histoire, comme le voudraient la Commission des arts et la loi de 1913, fondatrice de leur utilité publique ? Qui pourrait, sans rire, donner une définition universelle de l'art ?
La confusion progressive entre monument ancien, monument d'usage et monument public, l'osmose entre goût contemporain et restauration, ont été écrites ici à travers l'exemple des chantiers, de 1840 à nos jours : il n'est pas de meilleur observatoire du comportement à l'égard du passé, les mêmes édifices ayant fait l'objet de lectures différenciées. Les cathédrales, après avoir été lithographiées pour les Voyages pittoresques de Taylor et Nodier, ont été adoptées dans les années trente au nom du dépouillement de l'architecture française. Les châteaux forts, les grandes demeures de l'âge classique doivent à leur passé légendaire d'avoir été progressivement achetés, restaurés et réutilisés par les pouvoirs publics, tandis que les églises romanes, d'abord romano-byzantines, émeuvent à partir des années trente pour leur simplicité.
Notre appétit de changement se satisfait désormais de happenings qui modifient les temples, jadis construits pour honnrer les dieux et les héros. Une autre définition du monument, éloignée de l'héritage antique et judéo-chrétien, signe le bouleversement des valeurs qui suit les années soixante : il ne s'agit plus d'un héritage revendiqué au nom de l'ensemble de la société, mais de cercles de spécialistes.
Le texte de Françoise Bercé est suivi d'une postface de Bruno Foucart. «A l'aube du troisième millénaire».