Identités, appartenances, revendications identitaires (XVIe-XVIIIe siècles)

Alors que l'appartenance situe l'individu dans un groupe plus ou moins large, le terme d'identité repose sur une tension pour ne pas dire une contradiction et se révèle d'emblée plus complexe. Concept ou lieu commun, il reste omniprésent, toujours sollicité, mais rarement explicité, tandis que sur le plan des préoccupations politiques, les questions relatives aux identités demeurent centrales.

Le lecteur remarquera d'une part la richesse des thèmes ici abordés, d'autre part la vitalité de ce dossier ouvert par les modernistes du Centre d'histoire sociale et culturelle de l'Occident, à l'origine de cet ouvrage. Des chercheurs confirmés, mais aussi de jeunes doctorants présentent leurs découvertes, exposent leurs sources et nous entraînent bien loin du culte de l'identitaire, dans l'entrelacs des constructions et déconstructions du vivant, où, pour reprendre le mot de Montaigne, la bigarrure triomphe et l'emporte sur la norme pré-établie.

Les directions empruntées sont nombreuses: identités territoriales, identités religieuses, identités des genres masculins et féminins, identités sociales et professionnelles, etc. Les contributions dessinent une sociographie très ouverte, depuis les communautés larges jusqu'aux groupes restreints puis jusqu'aux individus, et renouvellent le questionnement de ces thèmes aujourd'hui souvent abordés par le biais de problèmes posés en termes de revendications identitaires.