Ils étaient soixante et quatre...

A mi-chemin de la pensée de Zhuang Zi et du roman populaire « Au bord de l'eau », ce roman nous fait vivre le destin de nombreux personnages.

Une forme singulière

Ce sont huit récits qui s'entremêlent et qui relatent les exploits de Soixante-quatre personnages. Huit récits qui glissent sur le temps. Embrassant le mythe, l'histoire et les souvenirs, préparant un futur lointain, ces récits sont recueillis par un potier dans un présent rythmé par la simplicité de sa vie.

Multipliant les points de vue et les approches, ce roman présente un kaléidoscope de scènes et de situations qui sont autant d'aspects de la vie quotidienne. Il fourmille de détails pittoresques, de remarques croustillantes sur la vie de cette époque, qui est aussi le miroir de la nôtre.

Le lecteur se retrouve, au gré des parties, tantôt face à un spectacle de théâtre antique, tantôt témoin d'une conversation de commères, tantôt auditeur d'un petit cénacle où l'on argumente sur la vie, la mort et autres thèmes, à l'aune de la pensée chinoise de l'époque. Spectateur d'aventures picaresques surprenantes, il assiste à l'évolution du potier qui vit au cours du récit un véritable périple initiatique.

Un sujet original et universel

C'est la mise en commun des existences de Soixante-quatre personnages dans un livre qui servirait à tous les êtres sous le Ciel. Non pas un guide ou un code, mais un miroir de la condition humaine en soixante quatre situations possibles. Situations qui sont la description ultime de toute réalité.

Quête spirituelle et suspense métaphysique, ce roman ne serait-il pas aussi le récit de la genèse du fameux « Livre des changements et transformations » connu sous le nom de Yi Jing ?

A l'image de celui-ci, ce roman réussit à décrire le tumulte et le chaos de la vie en mouvement.