Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 187 pages
Poids : 384 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782708406704
Impies et païens entre Antiquité et Moyen Age
Quatrième de couverture
L'impie manque au devoir de piété tel qu'il est défini de son temps : il est indifférent aux représentations et aux pratiques reconnues. Mais il leur est le plus souvent hostile, blasphémateur et sacrilège. Le païen se caractérise par son altérité par rapport aux religions monothéistes - judaïsme, christianisme et islam - qui le désignent par ce mot.
C'est dans le christianisme latin au IVe siècle que le mot paganus a pris le sens de «païen», comme le montre la première des dix études ici rassemblées. La seconde contribution introduit à une recherche morphologique et sémantique sur les mots pius et impius en latin préchrétien, tandis que la troisième s'interroge sur les emplois de impius et impietas dans la Vulgate, l'ouvrage de loin le plus lu de l'histoire de l'Occident.
Au-delà des mots, les autres études permettent de saisir impies et païens «en situation» du IIe siècle à l'époque carolingienne. Qu'est-ce que la piété pour le géographe et voyageur grec Pausanias, grand visiteur de sanctuaires ? Comment, dans l'Antiquité tardive, sont jugées les violations de sépultures ? De quelle façon les conduites impies provoquent-elles, dans l'hagiographie carolingienne, des miracles de châtiment ?
Quant aux païens, l'attitude qu'il convient d'avoir à leur égard est admirablement suggérée par Augustin. L'étude de la lettre d'un de ses correspondants, qui témoigne d'une diabolisation du paganisme au tournant des IVe et Ve siècles, montre comment l'évêque d'Hippone appelle à une attitude raisonnable et ouverte. Le pape Grégoire le Grand (590-604) va plus loin et invite à transformer les lieux de culte païens en lieux de culte chrétiens : des études archéologiques présentées ici attestent que cela s'est fait. Et la remarquable correspondance d'Alcuin dont le vocabulaire est très finement analysé, permet de saisir ses conceptions de la conversion des païens, saxons et avars en particulier, dans la continuité d'Augustin et de Grégoire.
Les païens sont des chiens : ils aboient et ils mordent. Mais, expose la dernière contribution qui n'est pas la moins originale, Jérôme et Augustin ont montré que ces chiens avaient faim de l'Evangile et bien des savants de la renaissance carolingienne ont repris ce thème qui court de l'Antiquité au Moyen Age.