Itinéraires musicaux en Lorraine

Parcourons rapidement pour commencer les itinéraires musicaux qui nous sont proposés et qui nous conduirons de Metz à Lunéville, de Lunéville à Nancy, de Nancy à Saint-Mihiel ou à Remiremont, sans toutefois perdre de vue un horizon plus large allant de Vienne et Bruxelles au temps de la dynastie lorraine, à Trente, Rome, Reims et Paris. L'observateur ne peut s'empêcher de relever un curieux paradoxe. Dans ce colloque tenu au château de Commercy, il ne sera jamais question de Commercy ! Est-ce un effet de la documentation ? Toujours est-il qu'il est difficile de se faire une idée précise de ce que fut la vie musicale à Commercy des origines à nos jours.

La mort de Stanislas en 1766 marque les débuts d'un long et tragique déclin. Les jardins furent les premiers à disparaître, traversés au XIX^e siècle par la voie de chemin de fer et par le canal de la Marne au Rhin. Le château très endommagé lors de la Seconde Guerre mondiale, faillit ensuite être rasé. C'est le mérite de la municipalité présidée par Monsieur François Dosé, élue sur un programme de restauration du patrimoine urbain - et c'est donc aussi le mérite de la population - que de l'avoir sauvé. L'illusion est complète. En quelques dizaines d'années, la ville a retrouvé le décor qui fut le sien au temps du prince de Vaudémont.

Aussi est-ce pour nous un plaisir d'y recevoir aujourd'hui et d'y entendre, sinon «les meilleurs voix d'Italie et les bons danseurs de Paris», du moins les meilleures musicologues, pour qu'ils nous fassent part, durant toute une journée de fête intellectuelle, de leurs dernières découvertes sur la musique en Lorraine au temps des Lumières.

Michel Bur