Jacques Marinelli

Adolescent, personne ne souhaitait qu'il devienne coureur cycliste. Sa petite taille, sa frêle complexion prêtaient à sourire. Plutôt qu'un vélo, sa mère insistait pour lui offrir un accordéon. Mais sa carrière musicale toumait court. Le sport cycliste peuplait son univers de songes. Il insista, persista et, soudain, la lumière fut.

Après avoir manifesté de belles aptitudes lors des "Trophées Peugeot", il connaît les honneurs de la sélection au Tour de France 1948. Il apprend beaucoup malgré un cinglant échec.

Au Tour de France 1949, il mystifie tous les "As", déjoue toutes les prévisions et s'empare du Maillot jaune, lors de la 4^e étape. «Notre "Perruche" se transforme en canari», écrit Jacques Goddet dans l'Equipe. Le sobriquet lui restera.

Il terminera finalement 3^e et 1^er Français du Tour du France 1949, derrière les intouchables Coppi et Bartali.

A la fin de sa carrière sportive, il devient un homme d'affaires avisé et prospère à la tête de ses magasins d'électro-ménager et reçoit le Prix de l'Académie des Sports pour la meilleure reconversion des sportifs de niveau international.

Ses qualités de gestionnaire contribuent à le porter à la tête de la mairie de Melun, en 1989 puis en 1995. Son but : «Faire de Melun une ville moderne sans cesser d'être une ville fraternelle.»

La rhétorique du cyclisme l'a repris dès son premier conseil municipal : «Je serai, a-t-il dit, le premier du peloton, mais sans vous je ne gagnerai pas la course.»

Un Maillot jaune à perpétuité, en somme...