Jacques Quinet

L'œuvre de Jacques Quinet (1918-1992), injustement méconnue du grand public, s'étend sur près de cinquante ans. Depuis la rue Fortuny à Paris, où il s'installe en 1946, il régnera en maître sur les arts décoratifs jusqu'à la fin des années 80.

Il apporte à ses meubles, simples et raffinés, le plus grand soin. Ses réalisations allient souvent le bronze - doré, patiné, brossé, etc. - aux matériaux les plus divers mais de grande qualité : laque, sycomore, acajou, merisier, chêne, cuir... Défenseur du noble art et «ordonnateur du beau», il n'aura de cesse d'alléger son dessin vers une épure géométrique qui parviendra à son apogée dans les années 50. Les lignes strictes de ses meubles néo-classiques s'affinent, les piètements s'allègent, les façades se dépouillent.

L'iconographie de ce livre, directement issue des archives Quinet, reflète aussi bien les commandes privées de grands entrepreneurs, que les nombreuses réalisations qu'il a effectuées pour des administrations (ministère de la Culture, mairies, universités...), des bureaux, usines, Télévision de France, etc. Mais, plus étonnant encore, cet ouvrage rappelle ses nombreux travaux pour Air France (Caravelle), Marcel Dassault (Mystère, Falcon), la S.N.C.F. (train Corail), et les aménagements de paquebots, du La Bourdonnais (1954) au Pasteur (1966) en passant par le France. Sont aussi représentés les artistes qui l'entourèrent sa vie durant, qui participèrent à ses décorations et devinrent ses amis (Ubac, Bazaine, Beaudin, Cardenas, Poillerat...).