Je voudrais, dit Franz...

Vous rentrez du concert ou vous venez d'écoutez un disque. C'était L'Inachevée, la belle Meunière, Marguerite au rouet, le quanior de la Jeune Fille et la mort.Et le voilà qui sonne à la porte Il n'est pas grand (ses amis l'ont surnommé ("petit champignon"), un binoclard gentil comme tout peut être un peu émeche, ce soir: Il s'appelle Franz l'Instit des faubourgs. Franz Schubert le compositeurque le monde entier admire (mais celui qui le dit,

parce qu'il ne joué que pour les intimés). Bien sûr vous êtes flaté de sa visite. Et il met a raconter des histoires bizarres. Il a écrit une lettre à son père parce qu'il a peur d'un Roi des Aulnes. Il a rencontré une fille étrange qui le fascine mais porte un nom de mort.

Il achète des pommes sur la Grand Place. Il est poursuivi par un ancien collègue, on veut le forcer à entrer au parti totalitaire qui a pris le pouvoir. Il a été serveur dans un restaurant Où festoyaient Beethoven et Goethe. Il a fait un concert en mettant sur scène un oiseau en cate et un bac rempli de glace. "Je suis un Wandever, c'est-à-dire que je voyage sans arrêt. Je reviens d'une croisière sur le Styx, J'ai visité une usine dans la montagne où il y a des femmes et des enfants esclaves, j'ai accompagné le cercueil d'un tsar en jouant du piano sur une remorque. Et je me demande si je ne vais pas bientôt.

Vous vous frottez les yeux: tien, il n'est plus là. C'était pourtant bien Schubert, vous en jurerier. Mais on est en 2004 ou en 1824? Musique et rêve vous jouent parfois de ces tours...

Du même auteur: L'absente Editions Stéphane Bachès

Couverture: étude de 1875 de Marie DUCURTYL (1855-1890)