Je voudrais être ce que je suis et avoir vingt ans de moins

Au fil des analyses, à travers les semaines, mille choses sont dites de façon parfois étonnante : jaillissements non prémédités qui surprennent autant ceux qui les entendent que ceux qui viennent de les dire.

En hommage aux analysants, ces aphorismes sont glanés, dont ils sont souvent les auteurs, ou qui les concernent, d'où qu'ils viennent, rassemblés ici parce qu'ils donnent tant à penser qu'après les avoir rencontrés il est difficile de les oublier : il serait dommage de les abandonner au rien auquel ils seraient condamnés sans l'écriture.

Et beaucoup de ces aphorismes peuvent germer dans les réflexions ou les méditations du lecteur, bon gain ou ivraie : le temps fait le tri.

Il ne convient pas de vouloir en tirer un parti immédiat, ni d'en faire une occasion de gloses, de théories, de généralisations dogmatiques et suffisantes dans lesquelles les êtres humains se prennent si facilement.

Si théories il y a, elles ne peuvent être que le produit patient, raisonné et critique de l'expérience, et sans cesse reprises et révisées à la lumière des analyses qui ne requièrent des praticiens qu'une vertu fondatrice : l'humilité. Lacan disait : « Venons-en donc au psychanalyste et n'y allons pas par quatre chemins. Ils nous mèneraient tous aussi bien là où je vais dire. C'est qu'on ne saurait mieux le situer objectivement que ce qui dans le passé s'est appelé : être un saint. »