Fiche technique
Format : Relié
Nb de pages : 382 pages
Poids : 780 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-7453-2077-3
EAN : 9782745320773
Jeux de masques, jeux de ruses dans la littérature française médiévale
XIIe-XVe siècles
Quatrième de couverture
Motif récurrent des textes littéraires médiévaux, le masque en désigne plusieurs aspects. À part le trucage d'identité d'un personnage qui change d'apparence en adoptant des vêtements propres à une certaine catégorie sociale, la contrefaçon de l'image peut constituer une interrogation de l'essence biologique indiquant le dépassement de soi-même et la redéfinition de l'être humain sous un angle spirituel. D'un autre côté, le déguisement reflète le discours sournois que le personnage masqué invente en aimant révéler une partie de la vérité. Enfin, le masquage signifie aussi les stratégies rhétoriques à travers lesquelles la voix de l'auteur avancé sur la scène du discours et tente de convaincre l'auditoire ou le lecteur d'une réalité qui mêle enseignement moral, dimension autobiographique et plaisir de composer.
Nous proposons une analyse de ces multiples facettes dans une perspective se rapportant non seulement à une vaste période chronologique, du XIIe au XVe siècle, mais aussi à une variété de genres littéraires. En effet, des correspondances s'affirment entre des oeuvres aussi diverses que Le Charroi de Nîmes, La Prise d'Orange, Les Enfances Vivien, La Vie de Saint Alexis, La Belle Hélène de Constantinople, Le Roman de Silence, La Mutacion de Fortune, La Cité des Dames, la poésie de Villon, Trubert, La Farce de Maître Pathelin.
Le lien entre ces textes permet d'observer un recoupement des valeurs du masque. La dimension symbolique renvoie ainsi à une valeur narrative, à son tour indissociable d'une valeur discursive. Cela mène en outre à toute une problématique de la représentation de l'auteur dans le texte. Le déguisement illustre alors la conscience créatrice qui, au-delà du caractère théâtral permettant l'accomplissement de l'oeuvre littéraire médiévale, joue avec les limites du langage et avec le pouvoir mystifiant du mot.