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Journal 1924-1927 : c'était l'enfer et ses flammes et ses entailles

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 445 pages
Poids : 594 g
Dimensions : 13cm X 22cm
ISBN : 978-2-912222-28-2
EAN : 9782912222282

Journal 1924-1927

c'était l'enfer et ses flammes et ses entailles


Collection(s) | Pour mémoire
Paru le
Broché 445 pages
édition établie par Pierre Plateau
préface Laure Murat
commentaires Dominique Tiry, avec la collaboration de Roland Aeschimann, Claire Paulhan et Pierre Plateau

Quatrième de couverture

«Mon vice n'est donc point tant l'amour, ni la recherche du plaisir le plus bas physiquement, puisqu'au fond, je fais surtout l'amour pour gagner ma vie et obtenir de mes maîtresses les rentes nécessaires à mes appétits et à mon égoïsme, mais en tout premier lieu et avant tout, les toxiques, et en particulier la morphine, dans l'ivresse supposée de laquelle je vautre mon âme calculatrice et mon corps amoureux de léthargies artificielles qui permettent d'oublier les déconvenues de ma carrière illicite mais très répandue à Paris.

Je suis l'intoxiquée type, de naissance. D'où déformation visuelle et cérébrale de tout, amoralité absolue, capacité des plus noires et indélicates actions, vols, mensonges, diffamations, imposture de toutes sortes et dont l'unique but est le gain avec un minimum de peine.

Depuis mon enfance, j'ai roulé tout le monde par mes propos faux et fourbes, l'expression non moins étudiée de mon visage et les récits inventés de toute pièce de ma vie passée, conflits et chagrins, ne recule devant aucune simagrée utile à servir mes intérêts, écrase ceux qui me gênent et m'ont démasquée.

Mes livres et mes poèmes ? Constructions d'intoxiquée au cerveau surchauffé par les stupéfiants et l'idée fixe de camoufler ma véritable identité d'une livrée et d'une auréole de poète prodige et ignorant, par excès de pureté et d'insouciance intellectuelle, des réalités matérielles de la vie.

[...] Il est temps de m'accuser.

La punition qui n'est que justice consiste à m'abandonner définitivement, à me laisser dans mon inévitable désert et dans ma pauvreté due à ma paresse et à mon arrogance.

Que je m'arrange.

On est prévenu, et que prudemment les portes et les coeurs se ferment devant ma duplicité et mes demandes.

Personne ne me doit rien, et en voilà assez.

J'ai 28 ans.»

Nuit du 19 au 20 janvier 1927

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Du même auteur : Mireille Havet