Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : XI-175 pages
Poids : 365 g
Dimensions : 15cm X 24cm
ISBN : 978-2-84505-268-0
EAN : 9782845052680
Khadra
danseuse Ouled Naïl
Quatrième de couverture
Le roman de Khadra témoigne de la contradiction inhérente à la représentation de danseuses traditionnelles dans le contexte de la « découverte » d'un autre exotisé. Ces danseuses ravalées au rang de prostituées par l'avilissement moderne des moeurs et des rapports sociaux paraissent de pittoresques « prêtresses de l'amour » et de l'érotisme. Loin de l'idéalisation européenne des Psyché antiques, extrême-orientales ou maghrébines, qui justifiait et esthétisait le tourisme sexuel colonial, le peintre Étienne Dinet souligne dès l'introduction le leurre tragique de cette imagerie : des nantis naïfs contribuent à une économie structurée pour voir des femmes usées aux destins brisés ; les mythes n'existent plus, se sont perdus dans les réseaux des notables autochtones et des administrateurs coloniaux. Si l'histoire de l'Algérie française d'alors n'est pas abordée explicitement, elle est présente comme un arrière-plan oppressant. On dénonce à ses bureaux la contrebande d'un rival en amour ; on appâte les soldats français pour leurs capacités financières ; on assassine un prisonnier prétendu fugitif. L'art de la danse « primitive », les belles parées de couleurs, de voiles et de bijoux, ce que montre la peinture de Dinet dans des tableaux référentiels souvent interprétés pour leur valeur documentaire et anthropologique, ce livre les écrit ; et l'écrit démythifie. L'épanouissement amoureux de la femme et de l'homme est le grand sacrifié de ce récit qui se rattache, dans un style narratif spécifique, aux contes arabo-berbères et au roman post-naturaliste français.