Killing fields, les champs de l'obscène

Massacres, viols et déportations : les barbares sont de retour en Europe, en ce printemps 1999, et de Pristina surgissent des convois de la honte, chargés de foules sans feu ni lieu, hébétées par une œuvre de dévastation d'une sauvagerie inouïe. Confrontée au retour du mal en ses espèces les plus ignominieuses, la communauté internationale décide de réagir : ce sera la guerre du Kosovo, qui trois mois durant va ébranler les consciences occidentales.

Gaston Carré, journaliste au Luxembourg, a consigné la chronique de l'opération Force alliée, rapportant jour après jour les exactions serbes, la tragédie des réfugiés, les bombardements de l'Otan et ses «dommages collatéraux». Par-delà cette chronique, Killing Fields propose des notations très personnelles sur cette crise du Kosovo, sur les aspirations, les inhibitions et les fantasmes de ses protagonistes, sondant ainsi ce que l'auteur appelle «l'inconscient de la guerre».