L'adoption en droits français et anglais comparés

Qu'elle soit hétéro ou endofamiliale, plénière ou simple, interne ou internationale, l'adoption est source de conflits d'intérêts. L'intérêt de l'enfant, notion délicate à cerner, est en balance avec l'intérêt de ses parents biologiques. Les Conventions internationales s'accordent à souligner qu'il est de l'intérêt de l'enfant d'être élevé par ses parents biologiques. Mais en cas de défaillance des parents d'origine, il convient aux États de trouver une solution adéquate pour assurer le bien-être du mineur. L'adoption s'avère être une solution favorable car elle intègre l'enfant au sein d'une nouvelle famille. L'adoption a donc un caractère subsidiaire, car ce n'est qu'en cas de défaut des parents d'origine que l'adoption trouve sa raison d'être. Puis, l'intérêt des candidats à l'adoption est confronté aux deux autres considérations. Enfin entre en jeu l'intérêt de l'ordre public, qui fonde la légitimité de l'institution. L'objet de notre étude est de souligner la place de l'intérêt de l'enfant dans les deux droits étudiés au regard des autres intérêts en présence dans l'institution de l'adoption. La France et l'Angleterre admettent aujourd'hui la notion de primauté de l'intérêt de l'enfant, mais le caractère primordial ne tend pas à évincer les autres intérêts en présence. La notion d'intérêt de l'enfant est-elle la finalité attendue de l'adoption ou n'est-elle qu'un concept prétexte?