L'année du cyclisme 2002

Bernard Hinault, qui a préfacé cette vingt-neuvième édition de l'Année du cyclisme, dit de lui qu'il a réussi la plus belle des sorties. Lui, c'est Laurent Jalabert, immense champion aux cent trente-huit victoires. De ses incessantes chevauchées en montagne, lors du Tour de France, à sa victoire dans la Clásica San Sebastián, épreuve de Coupe du monde, ces pages sont pleines des exploits du coureur de Mazamet, car, oui, Laurent Jalabert n'a pas raté sa sortie. D'ailleurs, à l'heure où le meilleur grimpeur du Tour 2002 arrête la compétition, nous lui rendons hommage à travers un chapitre qui retrace sa carrière, tout en lui laissant la parole, pour un regard tendre mais sans concessions sur sa vie de champion.

Laurent Jalabert est irremplaçable, mais déjà les jeunes Français rêvent de le... remplacer : à vingt-deux ans, Jérôme Pineau a démontré un gros tempérament sur les routes du Tour de France, alors que Sylvain Chavanel, vingt-trois ans, s'est imposé aux Quatre Jours de Dunkerque. Sandy Casar a séduit par une deuxième place à Paris-Nice, tandis que Pierrick Fédrigo n'a laissé échapper que pour une seconde le Tour de l'Avenir. C'est aussi la génération des Cadel Evans, Baden Cooke, Aïtor Gonzalez, Igor Astarloa, Yaroslav Popovytch, Tom Boonen, Laszlo Bodrogi, Evgueni Petrov, dont on a beaucoup entendu parler cette saison. Mais attention, les «anciens» font de la résistance. Et mieux que ça encore, car Johan Museeuw nous a une nouvelle fois épatés dans Paris-Roubaix, vexé d'avoir laissé échapper «son» Tour des Flandres au profit de ce vieux briscard d'Andrea Tafi. Mario Cipollini, lui, a connu une saison de rêve, avec deux monuments à son palmarès : Milan-San Remo et le Championnat du monde. Entre ces deux générations, il y a bien sûr... Lance Armstrong. Le Texan a gagné son quatrième Tour de France et n'est plus, au palmarès, qu'à une longueur de Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Bernard Hinault et Miguel Indurain. Mais quelque chose nous dit que ce n'est pas fini.