Rayon Philosophie et théorie, esthétique
L'art et ses agents : une théorie anthropologique

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : XVII-327 pages
Poids : 600 g
Dimensions : 14cm X 23cm
ISBN : 978-2-84066-252-5
EAN : 9782840662525

L'art et ses agents

une théorie anthropologique


Collection(s) | Fabula
Paru le
Broché XVII-327 pages
traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Sophie & Olivier Renaut
Public motivé

Quatrième de couverture

L'art et ses agents, ouvrage posthume paru en 1998 sous le titre Art and agency, est sans doute l'une des anthropologies de l'art les plus singulières et les plus fécondes. Plutôt que de penser l'oeuvre d'art en terme de beauté, Alfred Gell propose de la situer à l'intérieur d'un réseau de relations entre agents et patients qui manifestent une certaine agentivité (agency) par l'intermédiaire de l'oeuvre. Cette théorie a une vocation universelle : il s'agit moins de relativiser le système occidental de l'esthétique que de se rendre sensible aux mécanismes de l'intentionnalité, des ignames décorés de Nouvelle-Guinée aux ready-made de Duchamp.

Pour universelle qu'elle soit, cette théorie demeure bien anthropologique : envisager l'oeuvre d'art implique que l'on s'intéresse aux contextes de sa production et de sa circulation. C'est pourquoi Alfred Gell entend produire pour l'art ce que Marcel Mauss ou Claude Lévi-Strauss ont théorisé pour les systèmes de l'échange ou de la parenté. Empruntant à la linguistique d'Umberto Eco et à la sémiotique de C.S. Peirce (sans se plier à leurs principes interprétatifs), les termes qui entrent en jeu dans une combinatoire propre à l'objet d'art sont l'indice (l'objet lui-même), l'artiste, le destinataire et le prototype - le « réseau de l'art » désignant l'ensemble des relations qui font qu'un objet d'art est reconnu comme tel par les différents acteurs sociaux.

Les attitudes que nous avons face à ces objets doivent être comprises en les rapprochant des systèmes de causalité propres à la sorcellerie : nous inférons à travers l'objet d'art la présence d'une personne disséminée. Cette théorie déplace doublement les termes de l'esthétique occidentale (dont le concept de style) car il s'agit non seulement d'abolir les frontières théoriques entre l'art « ethnographique » des musées et celui, bien vivant, qui est produit et circule dans les sociétés, mais aussi de trouver la trame cognitive commune à La Joconde et aux proues de navires mélanésiens. L'objet d'art, dans toute culture, a un certain pouvoir de fascination, qu'on ne peut comprendre qu'en saisissant l'ensemble des interactions sociales qui président à son émergence.

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