L'économie gabonaise

L'économie gabonaise

Un regard rétrospectif de 1960 à nos jours

À l'indépendance en août 1960, le Gabon fait le choix de l'économie de marché et ne s'engage dans le secteur productif que pour accompagner des opérateurs économiques privés. Par la suite, et avec l'augmentation substantielle de ses revenus, il s'implique plus directement dans différentes activités et crée en conséquence un ensemble d'entreprises publiques pour soutenir ses choix. Cette stratégie a l'ambition de préparer sa transition vers une économie post pétrolière qu'il voudrait voir plus diversifiée. Pendant presque un demi-siècle, il s'arrime à ce modèle de croissance basé sur des recettes d'exportation qui dépendent des prix exogènes des matières premières et singulièrement de ceux du pétrole.

Avec le recul, la dépendance de l'économie gabonaise à la conjoncture internationale, confirmée par la corrélation entre les variations brutales des prix du pétrole et les phases d'accélération ou au contraire de ralentissement de la croissance, a montré les limites d'un tel modèle de croissance. Les ajustements requis à la suite de chaque importante variation des prix provoquent en effet des chocs structurels insoutenables.

À titre d'illustration, lorsque le premier contre-choc pétrolier est survenu en 1986, la quasi-totalité des entreprises publiques dont un certain nombre étaient encore en phase de déploiement, notamment dans l'agro-industrie, a été passée à la trappe par les politiques de stabilisation et d'ajustement structurel adoptées pour faire face aux différents déséquilibres des finances publiques. Les emplois détruits à cette occasion participent d'un chômage structurel qui s'est durablement installé depuis lors.

Ce regard rétrospectif débouche sur une invitation à procéder à l'identification de nouvelles priorités, à la fixation de nouveaux objectifs, à opérer de nouveaux calages économiques et finalement à construire un autre modèle de croissance.