L'écriture de l'espace dans les littératures africaine et créoliste

L'écriture de l'espace dans les littératures africaine et créoliste

De la polarité à sa transcendance

Cet ouvrage élucide l'écriture de l'espace existentiel et identitaire dans des oeuvres de Mongo Beti, Ahmadou Kourouma, Aminata Sow Fall et Patrick Chamoiseau. Il souligne la mise en scène d'une polarité spatiale, ses modalités et ses aboutissements. L'intérêt d'une telle polarité est qu'elle se joue soit dans l'espace urbain, comme c'est le cas chez Aminata Sow Fall et Patrick Chamoiseau, soit dans un jeune État-nation postcolonial/une communauté au sein desquels le discours identitaire ethnique ou clanique prend le pas sur l'identité nationale ou moderniste dans le cas d'Ahmadou Kourouma et de Mongo Beti. Son auteur notera, cependant, que si le but de cette polarisation spatiale revalorise une certaine pratique identitaire socioculturelle dont les progressistes veulent se détourner, ou qui se perd dans la vague de l'étatisation des nations nouvellement indépendantes, un troisième espace naît de cette dichotomisation spatiale. Il sera le lieu du dépassement des discours aux imaginaires divergents et prendra la forme de l'hybride linguistique dans Les Soleils des indépendances, de la poétique de la réconciliation à travers Solibo Magnifique et L'appel des arènes, et de la quête d'un autre espace existentiel anonyme dans Mission terminée. Ainsi, le modèle de la valorisation d'un espace identitaire est transcendé par un autre paradigme relationnel.