Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 501 pages
Poids : 750 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782845866102
L'Eglise catholique en Guinée à l'épreuve de Sékou Touré (1958-1984)
Quatrième de couverture
COLLECTION
mémoire d'Églises
dirigée par Paul Coulon
En Guinée, pendant le « règne » sans partage du président Sékou Touré - depuis l'indépendance en 1958, jusqu'à sa mort, fin mars 1984 -, l'Église catholique a connu son épreuve la plus sévère depuis le début de l'évangélisation en 1875. Les missionnaires pourtant - surtout ceux de la jeune génération -, étaient disposés à travailler à la réussite de l'expérience guinéenne.
Sékou Touré avait gardé de sa formation en Europe de l'Est, au temps de la guerre froide, des préjugés antichrétiens, encouragé en cela par un certain nombre d'intellectuels anticléricaux. S'y ajoutaient un nationalisme très fort et un sens exacerbé de la dignité africaine. Pour les dirigeants, l'Église était un « vestige du colonialisme » et le missionnaire européen, l'agent d'un pays colonisateur désireux de perpétuer sa domination. Progressivement, les mouvements d'Action catholique, les écoles, les émissions catholiques sont supprimés. L'Église renouvelle alors sa pratique pastorale en travaillant catéchèse et liturgie. Surtout, elle s'efforce de former le plus possible de laïcs, catéchistes et responsables de communautés chrétiennes.
Fin 1967, la Guinée expulse tous les missionnaires étrangers. Le Parti unique durcit ses positions : les 13 prêtres et les 13 religieuses - africains - arrivés à Conakry pour remplacer les missionnaires étrangers sont limités dans leurs déplacements et repartent plus ou moins rapidement. Puis, on s'achemine vers l'arrestation de l'archevêque de Conakry, Mgr, Tchidimbo : il gardait trop le sens de l'Église universelle. Quelques laïcs chrétiens collaborent à cet effort d'élimination de l'archevêque. Sa libération, neuf ans plus tard, en 1979, permet la nomination de deux autres évêques. La situation de l'Église n'en est pas vraiment améliorée. Pourtant, elle réussit à survivre, parfois même à se développer. Mais il faudra attendre la mort de Sékou Touré pour qu'un vent de liberté souffle à nouveau.
Un nombre considérable de lettres, les journaux de communauté des années soixante, les témoignages de laïcs et de prêtres permettent de suivre cet engrenage inexorable visant à étouffer la communauté chrétienne. Quarante ans après les événements, il était urgent de recueillir les témoignages de ceux qui vivent encore et possible d'accueillir sans passion la vérité de ces années difficiles.