L'éloge des voyous

L'éloge des voyous

C'est sur le mode du rire et de la dérision que L'éloge des voyous a choisi de parler du fonctionnement des institutions des Nations unies.

Dans la première partie (Totaly Black), le récit nous plonge au coeur des querelles intestines et sournoises des agents onusiens du « SESAME pour le Développement » : quelles que soient la couleur et la culture des uns et des autres, les ambitions personnelles et les soucis individuels paralysent les activités et placent la survie dans l'institution et l'avancement de chacun au rang de première, voire d'unique, préoccupation. Cette conjonction d'égoïsmes prend, dans le cas présent, une ampleur inattendue parce que tout se déroule au Rwanda, encore enveloppé dans l'effrayant génocide ; ce lieu funeste rend plus ridicules et affligeantes les bassesses des agents onusiens et donne à la farce un caractère d'autant plus cynique.

La seconde partie (La BanQuniQue) se passe dans la Corne de l'Afrique où se poursuit la comédie qui s'attache à l'autre versant, externe, de ces institutions : celui des relations entre les populations locales et les fonctionnaires internationaux, chargés de les aider. Après avoir entendu la déclamation du « chien africain » et celle d'une vieille aveugle de la rue des Mouches à Djibouti, le lecteur médusé assiste à la rencontre officielle « sur le terrain » entre des experts onusiens et des villageois interloqués par le comportement de leurs prétendus « partenaires ».

On l'aura compris L'éloge des voyous est un contre éloge à l'enseigne du Père Ubu.