L'enfant du Kerala

Italie 2011. C'est la guerre des Crédibles en Europe.

Mehdi vit à Rome dans un appartement avec sa compagne Angela qui a quatre fois son âge.

Le climat est déréglé: il fait chaud tout le temps en Italie.

Pourquoi Mehdi ne raconte rien de son passé? Ni de son enfance.

Ne pas parler pendant des années ça laisse des traces.

L'appartement et sa terrasse panoramique c'est le Nouveau Monde du couple.

C'est la guerre au quotidien dehors: attentats couvre-feu meurtres... Mais ils ne veulent pas s'impliquer dans cette violence.

Une belle intrusion: Luca. Mehdi tombe amoureux. Il avait déjà été amoureux d'un garçon en Algérie: Bilal. L'image de Bilal se projette sur le visage de Luca. L'ambiance est tendue. Luca est violent. Il se cherche et ne comprend pas son amour pour Mehdi.

Luca s'enfuit sans rien dire et revient plusieurs mois après avec dans ses mains le passé de Mehdi qui décide de rentrer chez lui.

Il se risque pourtant quelquefois au dialogue. Il ouvre craintivement la bouche. Tente. Inutile. Rien ne s'échappe. On l'interroge pour l'aider. Ou pour mieux comprendre. Ou pour mieux haïr. Et l'aimer. Le couvrir de baisers. Lèvres froides. Baisers brûlants. Qui brûlent. On lui fait des signes. Il ne saisit pas. On se sent d'un seul coup trop gauche. Et cette maladresse vous rend coi. On le presse contre soi. Chaleurs humaines. On a beau le dévisager. Scruter ses fins traits. Les toucher délicatement. Quand on le regarde cela n'apparaît pas. Insister. On cherche dans ses yeux de l'amertume. Fortement. Rancoeurs ou violences. Dérisoires. On ne lit pas que du bonheur dans ses regards. Il y a de la candeur. De l'insouciance. Des désirs.