L'épopée Dassault

Quand le 23 avril 1945, Marcel Dassault arrive au Bourget, avec pour seul vêtement sous un manteau son «uniforme» de déporté de Buchenwald, il ne pèse que trente-cinq kilos et souffre d'une paralysie post-diphtérique des jambes. A cinquante-trois ans, il va repartir de zéro. Le lendemain matin, entouré de deux de ses ingénieurs, comme lui héros de la guerre et de la Résistance, Henri Déplante et Benno Claude Vallières, Marcel est au travail. Pas d'usine. Une feuille blanche, un crayon, une planche à dessin.

Soixante ans plus tard, la maison Dassault a livré plus de 7 500 avions de combat et 1 800 avions d'affaires. Elle a créé Dassault Systèmes dont les logiciels équipent plus de 80 000 entreprises parmi les plus grandes, dans le monde entier, fait travailler plusieurs dizaines de milliers de compagnons et d'ingénieurs et acquis, à l'initiative de Serge Dassault, deux journaux prestigieux, Le Figaro et L'Express.

Une épopée qui est d'abord, comme chaque entreprise humaine, une histoire d'hommes ayant une vision claire de l'avenir et décidés à réussir. Marcel Dassault n'a-t-il pas été élu «entrepreneur du siècle»? Son fils Serge, puis Charles Edelstenne lui ont succédé à la tête de Dassault Aviation. Avec le même succès.

Dassault, dans l'aéronautique, est la seule entreprise au monde restée dans la même famille depuis les débuts de l'aviation.

Une épopée dont la France est fière.