Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 245 pages
Poids : 324 g
Dimensions : 14cm X 22cm
ISBN : 979-10-90507-35-7
EAN : 9791090507357
L'évasion d'un guérillero
écrire la violence
Les libraires en parlent
" Les coups sont constants, avec les points et les culasses des pistolets. Ils sont peut-être huit ou dix à te frapper. D’autres encore donnent des ordres, regardent ou attendent leur tour. Tu ne vois rien ni personne ".
Les éditions Ici-bas continuent de traduire les livres de John Gibler, L'évasion d'un guérillero fait suite à l'histoire orale des 43 étudiants d'Ayotzinapa disparus la nuit du 26 septembre 2014.
Cette fois, John Gibler écrit une conversation avec Andrés Tzompaxtle Tecpile, un combattant indigène nahua enlevé, déténu et tortué par l'armée mexicaine en 1996 qui a réussi à survivre et s'évader pour retrouver la liberté. Comme le dit l'auteur, "Ce que Tzompaxtle souhaitait par-dessus tout après s’être enfui était qu’on l’écoute". Ce livre honore ce souhait, il partage la parole de Tzompaxtle et le récit de la violence qui s'est abattue sur lui. En ceci, c'est un témoignage remarquable, une lutte vibrante pour la dignité des peuples, un essai contre l'oubli.
"Au moins vingt-cinq mille deux cent soixante-seize personnes ont été victimes de disparition forcée entre décembre 2006 et juillet 2012. Ce nombre provient des statistiques officielles du bureau du PGR et de ceux de chaque État. C’est un nombre impossible. Il ne peut pas supporter le poids de la douleur qu’il charrie. Et c’est un nombre qui doit faire mal, son impossibilité et sa violence même doivent casser l’aisance avec laquelle nous pouvons encore le prononcer. La rage. Il doit réveiller la rage. "
Ce n'est pas qu'un témoignage, Gibler sait écouter. Comme le souligne Joseph Andras dans sa préface (qui est accessible en ligne ici),John Gibler ne se "cache pas derrière le petit doigt de "l'objectivité", la fameuse, elle qui si volontiers sert les plats des puissants en s'honorant des gants blancs". Il ne perd pas un instant l'attention, l'écoute, ne prend pas de surplomb pour remettre en perspective en se parant d'une belle allure, il écrit en écoutant, discute et n'ignore rien de l'enjeu qu'il y a à transmettre cette parole, à faire parler les subalternes sans que cela ne devienne une forme de contre-insurrection ou de déni (en écho aux discussions du texte de Ranajit Guha, la prose de la contre-insurrection).
"On lira livre" comme le dit encore Andras, "nous n'allions jamais accepter la soumission juste comme ça" explique Tzompaxtle. Sa parole survivante et singulière incarne une force inébranlable, et un appel à l'entendre, l'écouter, à prendre parti.
https://editionsicibas.fr/livres/levasion-dun-guerillero-ecrire-la-violence
Quatrième de couverture
L'Évasion d'un guérillero raconte l'incroyable parcours d'un combattant indigène nahua, Andrés Tzompaxtle Tecpile, enlevé, détenu et torturé par l'armée mexicaine en 1996, jusqu'à son évasion, et sa longue et difficile reconquête de la liberté.
En recourant à une polyphonie narrative qui articule de façon magistrale le travail d'archives, le journalisme de terrain, le témoignage et l'essai, John Cibler dévoile les stratégies contre-insurrectionnelles de l'État colonial tout en s'engageant aux côtés des victimes. Il propose aussi des pistes pour « décoloniser » l'écriture et tente d'« écrire en écoutant ».
Hommage vibrant à la parole et à l'histoire d'un survivant qui incarne la force inébranlable de la lutte pour la dignité des peuples, cet ouvrage nous invite une nouvelle fois à nous battre contre l'oubli.