Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 335 pages
Poids : 420 g
Dimensions : 14cm X 22cm
EAN : 9782747570657
L'évènement surréaliste
Quatrième de couverture
«La notion d'événement telle qu'elle se dégage des recherches surréalistes est de nature à promouvoir une historicité nouvelle qui fera des signes de la transformation du monde les signes de la pensée même», écrivait Vincent Bounoure quelques mois après la mort de Breton et quelques mois avant les événements de mai 1968.
«La notion d'événement» explique aussi pourquoi «le surréalisme, informé par les circonstances de son surgissement, puis par le défilement rapide des personnages et des tableaux historiques, habite encore l'éphémère. Il ne manque pas à s'assurer de sa constante présente, sur le vu de laquelle il déclare récusable toute prétention à la certitude intemporelle. Nos conclusions sont circonstancielles : elles placardent l'avenir immédiat. Se libérer a beaucoup plus de sens que la Liberté. Aimer a une réalité dont est dépourvu l'Amour.»
À coté de l'histoire «événementielle» du surréalisme sur laquelle il livre de précieux documents, ce nouveau recueil de textes rares et inédits vient surtout renouveler, de l'intérieur et par l'exemple, la «perspective dynamique qui permit au surréalisme, par la plume de Breton, de s'assigner pour tâche essentielle la formulation du "mythe collectif propre à notre époque"». Conjuguant les deux mots d'ordre surréalistes, celui de Lautréamont, «La poésie doit être faite par tous», et celui de Benjamin Péret, «Tout est à recommencer tous les jours», puisque «Le poète actuel n'a pas d'autre ressource que d'être révolutionnaire ou de ne pas être poète», cette perspective dynamique «laisse indéfiniment ouverte toute la question de l'avenir surréaliste», c'est-à-dire révolutionnaire.
L'importante introduction de Michel Lequenne, resté l'interlocuteur politique privilégié des surréalistes pendant un demi-siècle de responsabilités dans le mouvement révolutionnaire international, dégage une autre leçon de ce livre, en montrant ce que ne sauraient être, sauf à faillir, le marxisme et le surréalisme - ni «dogmes» ni «doctrines» -, mais ce qu'ils sont ensemble, des méthodes dialectiques visant à l'émancipation intégrale de l'humanité. Ainsi continue de s'affirmer et de s'affiner, de Marx à Bloch et de Breton à l'auteur de ce livre, l'idée de révolution, constitutive de la volonté surréaliste.