
Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 248 pages
Poids : 290 g
Dimensions : 14cm X 21cm
ISBN : 978-2-7056-8824-0
EAN : 9782705688240
L'exil dans l'exil
les langues de l'ailleurs, l'ailleurs des langues
Quatrième de couverture
«Sans langue maternelle l'homme est infirme», écrit le grand romancier israélien Aharon Appelfeld. Chassés d'Allemagne par le nazisme et condamnés à l'exil, un grand nombre de philosophes, d'écrivains et de poètes juifs furent du même coup expulsés de leur langue, l'allemand. Comment ces représentants d'un peuple sans terre pour lequel, le mot, à défaut du Livre en cette époque sécularisée, est désormais peut-être la seule patrie, relevèrent-ils le défi de ce double exil ? En quels termes s'exprime l'éloignement du pays natal ? L'adaptation à une nouvelle langue, à une nouvelle façon de voir le monde, est-elle plus difficile selon qu'on est monolingue ou polyglotte de naissance ? La langue maternelle n'est-elle pas par définition unique ? Peut-on en avoir deux voire trois ? Peuvent-elles être à parité ? Comment comprendre qu'on puisse se sentir exilé dans sa propre langue maternelle et la récuser, et rêver de s'approprier une autre origine ?
Le 14 mai 1948 une nouvelle nation, Israël, vit le jour. Une langue, un peuple ! proclama David ben Gourion, et nombreux sont ceux qui, comme E. Levinas, saluèrent le retour de l'hébreu d'un long exil. Un hébreu réinventé, sécularisé, qui imposa sa suprématie sur les autres langues juives désormais interdites de séjour (le yiddish, le djudezmo) et englouties par la Shoah.