L'expérimental dans la classe

Faire pratiquer par les élèves des activités expérimentales en classe n'est certes pas un projet nouveau. De nombreux arguments ont été développés, rappelés dans cet ouvrage, relevant d'enjeux différents et parfois antagonistes.

Mais pour dépasser cette injonction et s'organiser de façon raisonnée pour construire des compétences expérimentales, il faut repérer les différentes dimensions de l'espace d'intervention: depuis l'échelle d'un ensemble de séances proposées par un enseignant jusqu'à celle de la construction de curriculums.

Cet ouvrage a été rédigé sur la base de rapports de recherche d'un ensemble d'équipes IUFM et universitaires ayant répondu à un appel à association lancé par l'INRP en 1996, et concerne différents niveaux scolaires de l'école au lycée; il apporte des éléments de réflexion en relation avec l'opération La main à la pâte.

Les analyses d'activités d'investigation donnent des indications sur le fonctionnement des élèves confrontés aux tâches qui leur sont proposées; en particulier le jeu linguistique auquel ils se livrent ouvre des perspectives d'action didactique.

En contrepoint, l'analyse de l'activité d'un chercheur expert donne une idée de la difficulté à construire le registre empirique lui-même, support d'une interrogation ultérieure.

Des repères sont proposés pour guider l'élaboration de séances ou de curriculums. Les fonctions épistémologiques des investigations et les registres de savoirs en jeu constituent deux dimensions sur lesquelles jouer pour construire des situations pertinentes.

Des logiques de modes d'intervention didactiques différents sont distingués suivant les enjeux choisis à un moment donné du cursus des élèves, mais aussi pour éviter les glissements incontrôlés, l'action de l'enseignant restant un paramètre crucial pour que les élèves puissent mener les activités qui leur sont proposées.