L'heureuse providence

L'Heureuse providence

Confiée toute jeune à un riche couple de Parisiens en mal d'enfants contre une rente miraculeuse pour son père Ludovic, maître du modeste domaine de Kernadic, Gwenn Le Braz devient institutrice après des études brillantes à l'école normale. Alors que depuis dix ans elle n'a plus revu son père, furieux de son engagement dans l'enseignement laïc, elle apprend qu'il est sur le point de vendre ses terres en raison de la construction d'un barrage. À l'annonce de cette nouvelle, Gwenn est parcourue d'une étrange sensation qui va la ramener dans sa Bretagne natale pour venir au secours du domaine...

« Je n'ai pas envie de regretter toute ma vie de n'avoir rien tenté ! »

Un certain malaise s'empara d'elle lorsque la Traction noire d'Antoine Pasquier s'arrêta devant la ferme où elle était née. Gwenn avait si longtemps vécu loin du domaine familial qu'elle pensait l'avoir totalement occulté de sa conscience. Pourquoi alors cette émotion qui l'étreignait avant même qu'elle n'ouvrît la portière pour descendre du véhicule ? Était-ce parce qu'elle savait désormais que Kernadic était sous la menace de la construction de ce maudit barrage ? (...) Étrangement, en mettant le pied sur le sol fangeux de la cour elle se sentit subitement plus bretonne et déterminée que jamais : quoi qu'il se passât elle espérait bien faire entendre son point de vue à son père ! Et qu'importait s'il la considérait toujours comme une enfant perdue...