L'homme de la Combe d'Arc ou Le peintre de la grotte Chauvet

Préambule

Une idée commune, au sujet des hommes du Paléolithique, est qu'ils ne vivaient pas comme nous.

En effet, ils ne possédaient pas les métaux, ils n'avaient pas inventé l'écriture, ils n'avaient même pas encore eu l'idée d'élever des animaux et de cultiver les plantes pour se nourrir.

Ils ne pouvaient donc vivre tout à fait comme nous.

Cependant, et c'est sans doute de cela dont nous avons voulu parler dans ce livre, ils étaient comme nous. Certains possédaient une sensibilité artistique et ressentaient le désir de l'exprimer. Leurs croyances et leur approche de la mort participaient à leurs oeuvres. D'autres éprouvaient le besoin de secourir leurs proches ou tout au contraire de devenir leurs ennemis. Ils étaient soumis comme nous à toute la gamme des sentiments, des émotions, des pulsions incontrôlées, amour, jalousie, cruauté, perversions, tendresse, brutalité.

Leur adresse, leur capacité à inventer des techniques et à les mettre en oeuvre étaient égales aux nôtres. Seules les bases et les connaissances transmises au fil des âges différaient.

Voilà pourquoi on peut les imaginer parlant, vivant et mourant comme nous, dans la proximité des autres ou dans la solitude.

Voilà pourquoi Kolim est proche de nous, proche de tous ceux qui, un jour, ont saisi un pinceau.

« Dans ce monde paléolithique concrètement recréé, j'ai particulièrement apprécié le talent avec lequel les auteurs nous font percevoir certaines de ses constantes majeures. C'était bien un monde où les animaux abondaient mais qui était presque vide d'humains, avec des groupes relativement peu importants, éloignés les uns des autres. (...) Dans ce cadre, l'on peut donner libre cours à toutes les passions humaines et peindre le long combat des hommes pour leur survie. Avec le roman de Gérard et Sylvie Aubriot, nous voilà revenus dans la Combe d'Arc, au moment où l'un des plus grands artistes de tous les temps va y créer ses oeuvres, pour aider à la vie des membres de sa tribu, à la fois dans ce monde-ci et dans l'au-delà. ».
Jean Glottes
(Président du Comité international de l'Art Rupestre)