L'Hôtel d'Angleterre à Lausanne

Pourquoi restaurer l'Hôtel d'Angleterre et pourquoi cette intervention constitue-t-elle un enjeu qui va au-delà du simple maintien matériel d'un emblème de l'architecture hôtelière lausannoise ? Ni la valeur intrinsèque de l'objet, ni son rôle urbain ne constituent des explications suffisantes. La recherche d'une réponse, qui engage plus profondément la nature de cet héritage architectural précaire et précieux dans son rapport avec le temps et la mémoire, passe par une réflexion sur la notion de patrimoine, sur la compatibilité entre la signification historico-architecturale et la fonction.

Enrichie des données historiques réunies par les acteurs multiples de cette intervention (historiens, archéologues, restaurateurs d'art), l'écriture des architectes est parvenue à exploiter les ressources passées du bâtiment en même temps qu'elle l'actualisait. Cette approche pluridisciplinaire montre que, grâce au cumul des savoirs, des compétences et des responsabilités, le maintien d'un témoin patrimonial ne trahit pas une attitude défensive mais exprime bien une volonté projectuelle.

L'histoire et l'archéologie, par la mise au jour de la logique évolutive de l'édifice, maintes fois transformé depuis sa construction en 1775, a contribué à l'élaboration d'un projet architectural respectueux de ses principales caractéristiques. C'est une affaire de dialogue. La Fondation de Famille Sandoz, désireuse de sauvegarder le bâtiment et de doter Ouchy d'un hôtel répondant aux dernières exigences en matière de confort, a rendu ce dialogue possible.

Les différentes contributions réunies dans cet ouvrage permettent de suivre l'urbanisation d'Ouchy, d'entrevoir le bâtiment avant sa restauration, de comprendre le parti des architectes et d'en suivre la matérialisation.