Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 272 pages
Poids : 310 g
Dimensions : 14cm X 22cm
EAN : 9782747571586
L'indicible dans l'espace franco-germanique au XXe siècle
Quatrième de couverture
La notion d'indicible appartenait à l'origine au vocabulaire religieux. Mais la sécularisation de la pensée religieuse va peu à peu vider l'indicible de son contenu. Ce volume part de ces constatations pour se pencher sur les mutations radicales de la thématique au cours du XXe siècle dans l'espace franco-allemand.
Résolument exclu du domaine philosophique par la philosophie analytique de Wittgenstein, l'indicible devient très vite au vingtième siècle une des modalités du dire littéraire. Mais il faut également analyser la notion dans les liens qu'elle entretient avec la psychanalyse de Freud ou de Lacan. Ou avec le genre de l'écriture de l'intime par excellence : le journal. Au milieu du siècle, il semble bien que ce soit la béance terrible de la mort qui (ré)introduise l'indicible dans le corps même du dit. Après la Seconde Guerre mondiale en tout cas, on ne peut plus l'évoquer sans faire surgir l'horreur d'Auschwitz - ce volume en témoigne : l'ombre de la Shoah y est omniprésente. Le livre cherche à cerner les modes très différents dont des écrivains autrichiens (Thomas Bernhard, Ingeborg Bachmann, Ilse Aichinger), allemands (Theodor W. Adorno, W. G. Sebald), juifs de langue allemande (Paul Celan, Hannah Arendt), français (Maurice Blanchot, Robert Antelme, Marguerite Duras, Edmont Jabès), hongrois (Imre Kertész) inscrivirent le génocide dans leurs oeuvres. On voit ainsi, de génération en génération, se déployer les différentes formes d'écriture de la mémoire, les formes fictionnelles faisant écho aux témoignages des rescapés en quête des mots susceptibles non de surmonter, mais de garder trace de l'indicible.