Rayon Etudes sur les œuvres
L'invention de la courtisane au XVIIIe siècle : dans les romans-mémoires des filles du monde de Madame Meheust à Sade (1732-1797)

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 307 pages
Poids : 550 g
Dimensions : 17cm X 25cm
EAN : 9782909109251

L'invention de la courtisane au XVIIIe siècle

dans les romans-mémoires des filles du monde de Madame Meheust à Sade (1732-1797)


Paru le
Broché 307 pages
préface René Démoris
Doctorat

Quatrième de couverture

Au XVIIIe siècle, alors que les courtisanes sont évincées par les actrices ou les favorites de Louis XV, la fiction romanesque les met à l'honneur. Le personnage de courtisane à cette époque est un assemblage de fantasmes, de mythes antiques et d'anecdotes pittoresques : une Chimère qui ressemblerait à Méduse.

Dans les romans-mémoires où le personnage se trouve en charge du discours et de la narration, l'invention de la courtisane est à double sens. Personnage inventé et narratrice inventant son histoire, la courtisane est à l'origine d'une littérature «pornographe», c'est-à-dire liée à la prostitution, au sens étymologique de ce terme qu'a forgé Rétif de la Bretonne en 1769. Plus que des traits distinctifs ce sont les situations narratives qui caractérisent cette héroïne à la lisière de la prostitution : érudite comme les hétaïres antiques, en quête d'élévation sociale et d'enrichissement faramineux comme l'aventurière ou la parvenue, fréquentant les amants les plus nobles et les plus puissants comme les favorites, et talentueuse comme les artistes du théâtre ou de l'Opéra.

A partir d'un corpus de quarante-quatre romans-mémoires de «second rayon», cette étude analyse les nouvelles ramifications d'un genre qui joue avec les limites de la censure, avec le statut de «personnage mal famé», et avec les modalités d'une énonciation au féminin, prédéfinie par Marivaux. Ce genre participe également d'un nouvel imaginaire du sexe, à la fois encyclopédique et anthropologique, ainsi que d'un nouveau rapport au monde. «Pornotopies» subversives ou «romans réalistes» plus dérangeants encore prétendent au triomphe de la courtisane contre la hiérarchie sociale, le pouvoir de l'argent et les formes canoniques du savoir.

L'originalité et l'intérêt de cette entreprise tiennent à ce que son auteur n'a pas voulu dresser un tableau de la prostitution à partir de la fiction du siècle, ce qu'ont déjà fait quelques rares historiens pour le XVIIIe et d'autres plus nombreux pour le XIXe siècle. C'est la parole que des écrivains ont prêtée aux «filles du monde» qui est analysée ici, comme un reflet des fantasmes d'une époque, comme un écho aux découvertes anthropologiques, idéologiques et encyclopédiques des Lumières, comme un emblème de ses contradictions surprenantes et inattendues.

Avis des lecteurs

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