Fiche technique
Format : Broché
Poids : 178 g
Dimensions : 13cm X 21cm
EAN : 9782070299232
Les libraires en parlent
Le Paris populaire du début XXe vu par Henri Calet.
Un chef-d’œuvre incontournable.
Quatrième de couverture
Voici un livre où se découvre à l'évidence ce qui fait de son auteur non seulement l'égal de Charles-Louis Philippe ou d'Eugène Dabit, par exemple, mais plus encore, je crois : par son humour laconique et glacé, l'acuité de sa vision, l'impudence dont à chaque coin de rues de sa prose il fait preuve en pratiquant avec cynisme les tours de bonneteau du langage, un artiste, mieux qu'aucun autre capable d'atteindre à vif le lecteur d'aujourd'hui. Autre chose, plutôt «poétique» disons celle-ci, où s'illuminent brusquement les signes d'un bien étrange savoir : dans ce premier roman, pour une bonne part autobiographique (tous ceux qui lui succédèrent l'attestent), le narrateur, avec plus de vingt ans sur sa mort d'avance, se dit né, quelque 30 ans auparavant, un 14 juillet. Or, d'une longue maladie cardiaque, Henri Calet est effectivement mort à Vence, le 14 juillet 1956. Et voici, extraites de ce qu'alors, en une seule longue nuit, à mon tour, pour un grand journal du matin, je dus écrire, quelques lignes, où je ne trouve rien, après 23 ans, que je ne puisse, avec le même étranglement d'émotion, resigner : «Pour faire comme tout le monde, Calet sucrait son café. Rien qu'une tasse de café. Brève. Possible. Mais qui fait battre le cœur et ouvre les yeux, beaucoup trop bien. Il est mort de ce café, d'une qualité incomparable. Il avait la pâleur de Raymond-la-Science, celle aussi de Buster Keaton. Il savait où il allait. Où nous allons. Sans réaction. Aboulique. Debout néanmoins. Tout cela en bon français. Sobre. Correct. Possible.»
Bien plus encore que de Céline ou de Chaplin (comme on l'a dit), ah ! Bien plus proche, c'est sûr, de Fénéon ou de Satie.
Salut, lecteur ! Ouvre ce livre, et bientôt saluons ensemble, les yeux dans les yeux, cet affranchi.
Francis Ponge