La connaissance dans les sociétés techniciennes

Il est banal de constater que la connaissance semble être devenue l'une des grandes priorités de l'époque. Bon nombre d'économistes et d'analystes adhèrent à la perspective tracée par l'OCDE et présentée sous le terme de « knowledge society ». Comme en écho les spécialistes du management s'engagent dans ce que l'on appelle le « knowledge management ». De nombreux discours justifient ces pratiques, d'autres se montrent sceptiques. Ce sont ces discours et ces pratiques que nous nous proposons d'étudier dans cet ouvrage, mais aussi les caractéristiques, la place et le rôle des technologies auxquelles s'adossent ces pratiques, ainsi que l'instrumentalisation des capacités, des compétences et du potentiel cognitif des acteurs économiques et sociaux, et particulièrement des salariés, qui deviennent des « knowledge workers ». Cet ouvrage analyse le processus de rationalisation des activités et ses implications, car l'activité technique agit sur les cadres de la connaissance, sur la manière donc, dont nous pensons le réel, de même que les innovations techniques rompent le lien entre les représentations humaines et l'ordre des fonctionnements techniques qui du coup se rapprochent des fonctionnements naturels.

Cet ouvrage est le produit d'une coopération entre auteurs de disciplines différentes, réunis une première fois pour confronter leurs travaux lors du colloque de novembre 2004 à la Sorbonne sur la Connaissance dans les sociétés techniciennes et durant l'année 2006 lors d'un séminaire organisé par le CETCOPRA, le MATISSE, TELECOM et Management Sud Paris/Institut Telecom (anciennement INT/GET).