La dysphasie

Diagnostic et prise en charge

Face à un retard dans l'acquisition du langage, plusieurs causes sont envisageables. Si les parents ont un doute sur les capacités de communication de leur enfant, il est indiqué de demander l'avis d'un professionnel de santé spécialisé. Dans tous les cas, le diagnostic précoce permet de mettre en place sans tarder une prise en charge adaptée.

Le diagnostic différentiel

L'apprentissage du langage nécessite une bonne audition ; parfois, des cas de surdité ou des otites à répétition peuvent influer sur la mise en place du langage oral. Les médecins ORL peuvent réaliser des tests chez le tout jeune enfant. D'autres pathologies, comme des malformations de la sphère oro-faciale, des difficultés intellectuelles ou des troubles du comportement comme l'autisme, peuvent également altérer le développement du langage ; ces causes sont bien différenciées des difficultés liées à une dysphasie.

Le diagnostic pluridisciplinaire

Le diagnostic de la dysphasie repose sur un bilan pluridisciplinaire. Le médecin généraliste analyse le retard de développement de l'enfant ; le médecin ORL investigue le déficit de l'audition ; l'orthophoniste évalue les capacités langagières tant au niveau expressif que de la compréhension, ainsi que la capacité de communication ; le psychologue fait l'évaluation des fonctions cognitives et des aptitudes relationnelles. Chaque praticien fait son propre bilan et compte rendu ; c'est souvent le médecin référent ou le neuropsychologue qui réalise la synthèse écrite des différents éléments.

Les centres de consultation multidisciplinaires spécialisés dans le diagnostic des troubles « dys » existent dans chacune des régions de France métropolitaine, et un à La Réunion.

La prise en charge est adaptée au cas par cas

La prise en charge associe la mise en place d'un environnement et d'aménagements pédagogiques favorables à la situation de l'enfant, ainsi qu'une rééducation spécifique des troubles diagnostiqués. Les parents peuvent effectuer une demande de reconnaissance du handicap à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) de leur département. En parallèle, il est conseillé de demander la mise en place d'un projet personnalisé de scolarisation (PPS) ou d'un plan d'accompagnement personnalisé (PAP). Les différentes rééducations sont le plus souvent prises en charge par l'assurance maladie. À défaut, des compléments d'allocation peuvent être sollicités, comme l'allocation d'éducation de l'enfant handicapé (AEEH) ou la prestation de compensation du handicap (PCH).

L'accompagnement des apprentissages de l'enfant dysphasique est long et fastidieux. En dépit de son handicap, l'enfant dysphasique doit se construire, faire constamment des efforts pour communiquer, se faire comprendre et comprendre les autres. Le soutien psychologique et familial est primordial pour offrir à l'enfant un environnement compréhensif, valoriser les réussites et le préserver autant que possible des frustrations et de l'isolement. Pour autant, il faut aussi faire confiance à l'intelligence et à l'inventivité de l'enfant, qui pourront l'aider à trouver des compensations et des solutions pour communiquer et apprendre différemment.